LETTRE OUVERTE
Genève, le 13 juin 2022
Concerne : la vie socio-culturelle à travers les établissements publics de la ville de Genève
Madame la Maire,
Mesdames et Messieurs les Conseillères et Conseillers administratifs de la Ville de Genève
Par cette lettre, en tant que présidente de la Fédération des Bars, Restaurants et Monde de la Nuit, représentant plus d’une centaine d’établissements publics, acteurs culturels et organisateurs d’évènements actifs en ville de Genève, je vous fais part de notre mécontentement vis à vis de votre politique de fermeture des terrasses ainsi que la cessation des activités animant nos quais.
Ayant organisé plusieurs rencontres avec ces divers acteurs qui animent nos rez-de-chaussée et maintient une vie sociale quotidienne pour la population, nous éprouvons un sentiment de formalisme excessif de la part des autorités.
Une peur de retaliation a été semée au sein de nos collègues contre les établissements qui manifestent leur mécontentement et cela est contre la bonne marche d’une ville et république démocratique.
Nous sommes sensibles aux questions relatives au bruit et au bon voisinage, par contre, nous avons également nos témoignages sur les abus de plainte commis par une minorité de personnes se trouvant dans des quartiers populaires infligeant leur exigence de tranquillité utopique pour le centre-ville.
Vous n’êtes pas sans savoir que Genève, ville renommée de manière internationale, a besoin d’une image de ville ouverte, accueillante et surtout vivante. La qualité du tourisme d’une ville se base également pour une grande partie dans la qualité de son offre de lieux publiques et la qualité des activités dans les arcades des rez-de-chaussée.
Nous vous interpellons afin de pouvoir vous inviter à une table ronde pour réfléchir sur la fonction des établissements publics dans notre société avec la problématique de régression d’une ville qui se vide de plus en plus de ses commerces de proximité et de vie sociale.
Nous attestons que vous accordez de nombreuses ouvertures d’espaces estivaux et ponctuels avec des animations tel que Kzern, Quai au stand, street foods festivals, jardin anglais , et autres créations de nouvelles zones d’animation. Ces lieux sont certes les bienvenus par contre, nous vous demandons une égalité de traitement car en l’état actuel, nous les vivons comme des décisions déloyales contre nous, les « bistrots » qui animent nos rues genevoises 365 jours par an et qui ont une vocation sociale permanente pour notre population.
Ne serait-il pas plus utile en tant que Ville de Genève, Cœur et Centre du Canton de Genève, Ville Internationale, de promouvoir la tolérance des habitants au lieu de punir les acteurs, artisans, et petits commerces animant ce cœur ?
Est-ce que justement, les habitants de l’hyper centre de Genève et Genève en tant que ville ne profitent-ils pas de cette renommée internationale ?
Est -ce que vous, les élus, avez un mandat du peuple pour maintenir en vie et développer cette ville, ou de supprimer des activités qui ont fait partie du tissu sociale et économique de notre ville depuis plus de 20-30 ans et de faire ainsi mourir notre ville ?
Nous avons joué le jeu, fermé presque 10 mois durant ces derniers deux ans, subi de maintes restrictions qui nous ont non seulement cassé les épargnes et finances, mais également nos morales ( i.e. : suicide d’un bistroquet amené au bout du rouleau financièrement avec les aides en retard ) .
Nous avons payé les taxes de tourisme alors que le tourisme a été quasiment inexistant depuis 2 ans et depuis la réouverture des frontières, nous avons plus vu un exode que l’arrivée des touristes pour une ville dépourvue d’animation d’envergure et peu accueillante avec des tags et travaux partout.
Sachez que ceci est une lettre ouverte qui sera transmise à toute autre personne ou instance que nous jugerons pertinente.
Dans l’attente d’une proposition de rendez-vous et au nom de la fédération des bars, restaurants, et monde de la nuit, je vous prie de croire, Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillères et Conseillers administratifs de la Ville de Genève, à l’assurance de ma haute considération.
Helen Calle-Lin
Présidente
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